Parmi les centaines de concerts anglais auxquels j’ai assisté en Europe, beaucoup sont passé dans les poubeles de ma mémoire, mais celui de The Jam, en 1980, à l’Ancienne Belgique de Bruxelles reste un de ceux qu’on ne peut oublier.
Pour ce show, on ne parlera pas de quelques dizaines de personnes. La salle bruxelloise était remplie, et j’étais au premier étage, debout, compressé comme lors d’un derbit du genre Corinthians- Palmeiras. Le trio emmené par Paul Weller, venait de sortir « Sound effects », -leur chef d’œuvre -, en même temps que le single Going Underground, une des meilleures chansons des années 80, voire de la britpop en général.
A cette époque, les influence du groupe british étaient plus claires que jamais : Motown, The Who, et The Beatles, dont un autre single de « Sound effects » était à la limite du plagiat. Start était un hommage non déguisé de Taxman de George Harrisson.
Contrairement aux Sex Pistols qui prônaient la destruction, ou The Clash, une révolution profonde, les textes de Paul Weller, voulait croire en une Angleterre sous forme positive. Mais tant leur message que leur musique étaient plus violentes (quoique plus mélodique) que la plupart des groupes punks dont The Jam (Paul Weller –guitare-, Bruce Foxton –basse- et Rick Buckler –batteries-) symbolisait le revival « Mod », mouvement né avec The Who et The Kinks vers 1965. Ils étaient habillés bien come il faut, chemise blanche et petites cravates fines en cuir, et souvent, se déplaçaient en « scooter ».
Ils se démarquaient de l’esthétisme punk et du mouvement commercialement construit par Malcolm Mc Laren. Ils étaient souvent diplômés, mais la violence musicale était bien présente, ainsi que la connaissance et la curiosité dans le domaine de l’histoire populaire musicale. Si l’on excepte la discrétion du batteur, le trio avaient en Paul Weller et Bruce Foxton, deux compositeurs, chanteurs parfaitement complémentaires, une basse souvent à la création de certaines chansons, et l’énergie, le charisme et la rage de Weller, qui était loin d’être un grand guitariste.
Naquirent ainsi, « In the City » (1977), “This is the Modern world”(1978), “All mod cons” (1979). La musique du trio se fit plus pop, avec les singles David Watts, autre influence “mod” reprise des Kinks, Eton Rifles, et Down in the tube station at midnight, qui connurent un certain succès dans les charts anglais.
En 1980, The Jam misa sur les mélodies avant toute chose, et "Sound effects" se voulait un hommage à l’album « Revolver » des Beatles, selon les paroles de Paul Weller.
L’influence des « Fab four » était plus qu’évidente, et se retrouvait dans de nombreux titres dont That’s Entertainment, chanson acoustique, qui fut l’un de leurs plus grands succès. Les textes étaient toujours porteurs de messages politiques. Et puis il y avait Start, presqu’un plagiat de Taxman de George Harrisson.
« Sound effects » peut être considéré comme l’un des grands albums de The Jam, et une collection de petites perles pop, qui gagna plusieurs rééditions de luxe. Le dernier chapitre du groupe sortit en 1982, « The Gift », qui surfait sur le succès de l’album précédant. Mais dans cet album, sur lequel apparaissaient de nombreux cuivres, c’est la soul des années 60 qui dominaient.
L’album, et les singles A Town called Malice et Precious, furent d’autres numéros uns des chart anglais même si l’album reste décevant au niveau des compositions, et que The Jam n’avait pas les armes pour être des héritiers de Berry Gordy et de sa firme Motown. A L’apogée du groupe, Paul Weller décida de le dissoudre au grand désappointement des deux autres membres, et lança le duo Style Council, avec le clavier Mick Talbot, jusqu’en 1989, avant de continuer en solo jusqu’à aujourd’hui. De tous les groupes post punk ou new wave, The Jam reste certainement le plus crédible et consistant.
Et Paul Weller, un artiste qui ne fit aucune concession, ne cédant pas aux divers esthétismes des mouvements new wave. Et il reste un artiste considéré et plus qu’intéressant….
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