L’œuvre d’art, cette invention humaine devenue une escroquerie

Il y a bien sûr une provocation derrière ce titre. Disons simplement que, toujours à la recherche de s’enrichir, l’œuvre d’art n’est plus conçue pour les mêmes raisons qu’elle ne fut inventée, il y a bien des siècles. Et Il y a de nombreux contre exemples aux lignes qui suivront. 
Les œuvres d’art ont été conçues pour être accessible à un nombre important de la population. Pour ceux qui ne savaient pas lire, on divulguait des xylographies, à partir du début du 15 ème siècle, à l’époque de la naissance de l’imprimerie, dans le but de répendre, soit les légendes païennes, soit la parole biblique. Et quand il s’agissait d’une œuvre unique, tel une sculpture ou une fresque, elle était à disposition de chacun dans un endroit public ou religieux, où chacun venait y trouver le réconfort d’une vie difficile. 

Plus tard, les romans, les nouvelles, les idées des « lumières » (Voltaire), les bibles, étaient surproduites pour atteindre le maximum de gens. Côté divertissement, les théâtres étaient accessibles aux balcons sans que soit demandé en échange une quelconque troque. Et les troupes de théâtre allaient de village en village, tout comme les troubadours et les musiciens, divulguant leurs musiques et leurs textes souvent à l’adresse du bourgeois. Quand Rembrandt Van Ryn (1606-1669)- portrait en tête de post- créait une œuvre importante, il en faisait tirer des exemplaires sur gravures (voir ci dessous) pour que son expression artistique soit reconnue.

Bref, quelques siècles plus tard, nous sommes à l’extrême opposée, et même Warhol et ses multiples n’a jamais eu dans l’idée de dénoncer ce paradoxe. Que du contraire !
Les seules qui le firent sont les artistes populaires, multipliant les peintures et les sculptures démontrant leur quotidien de manière incalculable. Pas de signature. Et s’il y avait un tampon portant le nom de l’artiste, ils se le prêtaient les uns aux autres.


Voilà un sujet qui mérite un livre de 500 pages, ou, comme dans ce cas, à l’opposé, une dizaine de lignes.

                                               "Miss Liberty- Andy Warhol-"
 
Et j’avoue, en réalité, que le blog « Art et musique populaire comme excuse » est parti de cette réflexion. L’œuvre d’art, sensée éduquer, est en résumé pour de trop nombreuses raisons (c’est le sujet des 500 pages) peut-être pas une escroquerie, mais elle n’a plus rien à voir avec sa raison première ! Elle est devenue un objet d’investissement de la possession humaine. Mais à propos, n’était-ce pas le sujet du premier post de ce blog ? La Possession ?