mardi 8 octobre 2019

En écoute: Strummer, Claypool-Lennon, Siouxsie



Joe Strummer : Box « 001 » 
Sorti au final de 2018, le coffret vinyle de Joe Strummer (1952-2002), pouvait promettre quelques agréables surprises. Trois albums et une septième face comprenant un titre avec Mick Jones, « U.S. North », inédit, et signé avec son ex-compagnon de The Clash, pour un coffret qui reprend ce que le hargneux rythmiste des quatre londoniens, a enregistré avant le premier album "The Clash" (1977). D’autres enregistrements inédits sont mis en boîte avec son premier groupe, The 101ers, d’autres en solo, entre 1975 et la date de sa disparition. L’accompagnent aussi les membre de The Latino Rockabilly War, The Mescaleros, et figurent aussi d’autres participations à divers projets, tous choisis parmi les archives personnelles de Strummer. Hélas, il ne faut pas deux écoutes pour se décevoir de la platitude des titres, qui vont d’un rock plutôt banal, quelques rythmes plus exotiques, voir une incursion dans la country peu exaltante.
Bref, un coffret pour fan qui me fait dire que l’autre franc-tireur social de l’époque Thatcher, Paul Weller (The Jam), fut bien plus prolixe et régulier (et continue à l’être), et que si Strummer était une bête de scène, plutôt sympathique et rationnel en interview, ses faits de gloire se résument au premier album de 1977, le seul que l’on peut qualifier de "punk", et de l’intouchable « London Calling » (1979), entre rock, ska et rockabilly. Le triple « Sandinista » (1981) regorgeait de titres inutiles, noyés dans le dub reggae et le rap, ratant l’occasion de faire un seul et unique excellent volume, et que « Combat Rock » (1983), fut sauvé par ses deux hits « Rock the Casbah » et « Should I Stay or should I Go ». Un peu court pour un rockeur qui valait mieux que cela. 


 The Claypool Lennon Delirium: “South of reality”
 Et puisqu’on parlait il y a peu des Beatles, évoquons cet étrange mais intéressant deuxième album sorti cette année, qui passera sûrement inaperçu de la plupart des amateurs en général, mais qui mérite une mention spéciale. Sorti sous forme de double album, sous le format du « Half Speed Mastering » (vitesse réduite, puis remise à sa juste rotation), produit par Les Clayton et Sean Lennon, « South and reality » cache derrière cette pochette digne d'Alice aux pays des merveilles, un ensemble de 9 titres qui mêlent rock progressif, et rock alternatif, sans règles prédéfinies. Des lignes harmoniques celtiques, appuyées par la basse  de Clayton. On y trouve les défauts du genre qui régna durant une partie des années 70’s : des passages musicaux parfois trop longs qui puisent par moment leurs sources en extrême orients. 

Sean Lennon & Les Clayton

 Certains titres rappellent Tears for fears, eux même, fils avoués des Beatles, qui apportent la partie pop séduisante qui sauvent ce double album.
« South of reality » mérite qu’on s’y attarde, car plus digeste que les productions du même genre, et qui pourra plaire sans effort aux fans de Pink Floyd, qui voudraient se jeter dans un bain psychédélique contemporain. 





Siouxsie and the Banshees, réédition vinyle de ses 12 titres. C'est l'occasion  de mentionner le design au-dessus de la moyenne de ses pochettes. Et puisque l’iconographie est de retour avec le vinyle, célébrons la réédition le catalogue complet du groupe gothique pour son oeuvre mais aussi ses pochettes toujours de bon goût, dans des styles variés. Le minimalisme  de « Join hands » (1979), aux beaux dégradés de bleus sur tons d’argent de « Peep shows » ; des plus expressionnistes et énigmatiques « The Scream » et « Kaléidoscope », au maniérisme de Gustav Klimt du double live « Nocturne » et « A Kiss in the dreamhouse". On flirte avec le cubisme de "Hyaena", les références tribales de « Juju », jusqu’enfin, les très élégants et féminins « Superstition » et « the Rapture ». Visuellement, le groupe n’a jamais suivi l’âpreté sonore de la plupart de ses disques. Chacun d’eux est un tableau, et bien sûr le prêtresse du gothique post punk, reste une artiste indispensable, malgré une discographie irrégulière.
Pour le plaisir de l'écoute, le blog conseille fortement: "Join hands" (1979), "Kaleidoscope" (1980), "Juju" (1981), "Nocturne" (1983) avec Robert Smith (The Cure) à la guitare, et "Peepshow" (1988).

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